TROUVER 30 ÉCRIVAINS DANS CE TEXTE :
Confiné, il racontait ce qu’il ferait, une fois libre, d’ici un mois, dans ces eaux-là.
Ce moment semble si dur à surmonter… mais les mots, lierre de la pensée, permettent
de s’évader un moment, de laisser fuir ces maux passants.
Près de la fontaine dont les flots bercent l’oreille distraite, des oiseaux volent, terre, herbe
et racines semblent endormis. Les oiseaux sont là, souverains, beaux, jeunes encore.
Une tribu goguenarde qui boit l’eau et la bénédiction du soleil qui couvre leur air novice.
Le rabot de l’air ne les épuise pas : ils n’en font cas, mus par la douceur du jour.
Mus, c’est le mot, mais sans mouvement : ils se posent, l’arbre vert ne bouge presque pas.
Du mât naturel, ils regardent au loin, plus ou moins anges, peu ou prou statues.
Braves bêtes, la becquée te les rend grands mais où est le bec aujourd’hui ?
Le héros poursuit son chemin rêvé. Les ronces ardentes frôlent ses pieds.
Il avance, doucement, cherchant une aide, blonde, brune, rousse, au hasard.
Il a beau voir toute cette splendeur, il ne s’y trompe pas.
Il a beau marcher par l’esprit, il ne bouge en réalité pas.
C’est la force des poètes : se promener sans mouvement, sans de grands efforts.
Voir la vie en beau malgré tout, malgré les épreuves.
L’esprit est une gare : y passent mille idées qui s’enfuient et nous entraînent.
Toujours l’art a gonflé cette voile humaine, cette force : tenir bon, jusqu’au prochain voyage.
TROUVER 17 PEINTRES ET 14 CINÉASTES DANS CE TEXTE DE MYRTHIS :
Tout ce que vous allez lire n’est qu’un fagot d’arabesques né d’une imagination confinée…..
Autrefois nous allions à Rome, errant comme nous errions dans l’Alhambra que l’eau rance ceinturait de son odeur de mort. Nous marchions, levant goguenard les yeux vers les rocailles botaniques du Colisée, nous entrions dans des tavernes, hier encore ouvertes, où le chef, peu bavard d’habitude nous glissait ce mot « risotto aux ceps » ou « erbe con carne » ?
Auprès du charbon ardent de la cheminée nous retrouvions un peu de la chaleur de nos
foyers abandonnés Aujourd’hui nous avons la panse moins ventrue, faute de faire bombance dimanche midi dans nos misérables chaumières alors que de valeureux noirs dérivent, été comme hiver sur les eaux ondulantes, le regard et la pensée tendus vers un horizon incertain.
Sur les côtes se mêlent villageoises en tablier de misère, tenant dans leurs pauvres mains des bouquets d’anémones et de dahlias , semblables à ces anabaptistes venus de lointains pays. Elles ont crié des mots qui font mal tels des clous aux pointes acérées nés des grandes peurs de ce monde où la nuit le loup chasse des chats galeux.
Oh sotte et pauvre humanité, qui court sans répit à la recherche de vérité, sais tu combien de gazouillis d’oiseaux se sont tus, trilles offertes à un Dieu indifférent et sourd ?
LE QUIZZ DES OISEAUX, envoyé par Christine
Extrait d’un poème de Cécile Coulon, partagé par Myrthis :
« Nous devrions cesser de croire que la bienveillance est une vertu infaillible.
Que la douceur est solide. Que l’oreille qui écoute ne tombe jamais malade.
Toute personne qui apporte de la légèreté échange sa chaleur contre un morceau de vos abysses.
Et nous en redemandons, encore et encore, sans chercher à savoir où s’entassent ces mauvais moments dans la vie de ces autres qui nous prêtent leurs nuances quand nous manquons de couleurs. »
Extrait de « Abimer la douceur » dans le recueil de poésie « Noir Volcan », ED Castor Astral, février 2020