QU’EST-CE QUE CETTE CRISE SANITAIRE
NOUS APPREND ?
Pour répondre à cette question que tout le monde se pose, Anne-Lise Schmitt et Annie Teboul ont choisi de construire le groupe de parole du 5 février 2021 autour d’un parcours littéraire qui a permis aux cinq participantes de parler des thèmes relatifs à cette crise sanitaire : le changement de nos vies sociales, le rapport entre la vie intérieure et la vie extérieure, entre « dedans et dehors » et la relation à la maladie ou à la mort. C’est là encore à travers des ouvrages de littérature de jeunesse que le dialogue a pu se construire. Merci à la nouvelle Librairie du Désordre qui vient d’ouvrir à la Butte aux Cailles de nous avoir permis de créer ce scénario à partir de petits albums jeunesse frais, insolites et envoûtants.
A la recherche de sérénité. « Aller faire les boutiques, prendre un petit café avec une amie est devenu inenvisageable ! ». Elles expriment de la méfiance et de l’animosité face à des informations contradictoires. Oui, comme le dit le Président renard du livre, « nous sommes en guerre », avec un danger présent nous empêchant de nous rapprocher les uns des autres. « Nos proches deviennent dangereux et nous devenons nous-même dangereux pour eux. On se sent seuls ! » Une des participantes fait d’ailleurs un joli lapsus, disant coup de feu au lieu de couvre-feu !
Des adjuvants précieux. L’une d’elles pourtant, comme à son habitude, remonte le moral des troupes, voyant plusieurs aspects positifs à cette crise. La technologie nous permet de communiquer à distance aujourd’hui. Elle a pu, grâce à cela, assister aux dernières heures de sa mère lorsque tout déplacement en Algérie était impossible. Pour elle, c’était extrêmement émouvant de pouvoir être présente, proche à distance, pour lui dire adieu. Et puis, nous dit-elle, on a pu reconnaître essentielle la mission de tous les soignants, quel que soit leur rôle ou place hiérarchique, et leur rendre hommage. Le port du masque deviendra habituel et nous protègera d’autres maladies …
Les effets de cette crise sur leurs enfants ? Certains sont angoissés : l’un se lave sans arrêt les mains, l’autre s’inquiète exagérément pour sa mère. D’autres semblent comme indifférents. Les mères cherchent à les épargner, essayant de ne pas faire passer leur crainte et leur tristesse, de ne plus faire autant de bisous …L’une d’elles exprime : « le mot de « porteur sain » m’a traumatisée !! Si je suis porteur sain je suis dangereuse pour les autres !! »